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AU PAYS DE L'HOMME INTEGRE
Je me rappelle quand on me parlait de Ouaga
Ca m'interpelle une bulle située quelque part là-bas
Où le taux de mortalité infantile est tellement élevé
Ou l'infanterie bâillonne dans le sang les voix de ceux qui veulent s'élever
Pour bagage j'ai un sac et mon rap
Et dans ma tête les idées se bagarrent car je veux faire
Profiter de mon art
Le transmettre, le partager, bref leur donner l'envie
Etre clair et net et leur montrer ce qu’il se passe quand il prend vie
Je ne fais pas confiance aux guides ou alors très peu
Crois-moi que si je les avais écouté
Je n'aurais pas été aussi près d'eux
REFRAIN (Chant Victor Démé)
Il y a les livres et les faces à faces où les langues se délient
On parcourt du pays malgré la chaleur qui nous terrasse
Il y a les pages qu'on écrit et celles qu'on tourne pour ne plus être à la masse
Au pays de l'homme intègre, c'est ce qu'ils font pour ne pas finir dans l’impasse
Ici plus que là-bas bien souvent on se détruit
J'en déduis que finir comme un débris ne vaut pas une balle
Mais peut aboutir au point final
Si on ne réagit pas quand on ne tient pas le bon filon
Ici comme là-bas c'est l'espèce qui est roi
Mais en venant j'ai essayé d'apporter un peu de moi-même
REFRAIN (Chant Victor Démé)
Au pays de l'homme intègre j'ai découvert le Reem Dogo
Arène de guerrier qui ressemble à un dojo
Là où on s'entraine sans entracte puis on s'entraide
Là ou l'impro a pris place, voilà ce qui se passe quand on s'entête
Au pays de l'homme intègre l'Afrikslam m'a appris
La patrie ou la mort, nous vaincrons la devise d'une tragédie
J'ai découvert son cimetière et celui de ses soldats
La mort pour donner la vie au pays du Burkina
C'est là que j'ai rencontré Victor, son parcours, une victoire
A l'ombre d'une Brakina, la main sur sa guitare
Comme beaucoup il vit le soir et ne cesse d'échanger
Ici à Ouagajungle, ma soif je l'ai étanché
REFRAIN (Chant Victor Démé)
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2. |
Embraser Le Calme
04:08
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Embraser le calme
1/
Bien souvent le spleen dans mon corps prend racine sans racine je ne suis pas
Cela ne fait pas l’ombre d’un pli
Éternel combattant battant la mesure sur le beat battant relatant les faits sans relâche Toujours partis toujours partant
Pour une bonne occas’
Entouré de mecs loquaces faut qu’on sorte ce son du fin fond de nos caves
Du moins c’est ce qu’on espère
Tous bercés, par les enceintes, les tympans percés
Eternel sera le symptôme de ma génération
Car pelle-mêle je mélange le bruit des voix le son de nos revendications
Qu’a-t’on fait quand on a étouffé Sémira ? Rien puisqu’à la politique de l’autruche il se cantonne
Un hymne à la révolte j’entame
Enterre le hash, déterre la hache, avant qu’on m’entame
Mes thèmes font que je me creuse les méninges, protège mon mental
Te dire que tout va bien, tu sais que je mens mal
Mais je m’emmêle les pinceaux, un saut n’hésite pas à faire
Faire en sorte que mes potes saouls retrouvent le sourire
Mais les soutenir maintenant c’est sous pression comme ces bombes qu’on utilise en maintenance
Refrain
C’est con que ces caves n’aient pas une vision aussi large que les écrans pal/secam
Faut passer le cap, embraser le calme, embraser le calme, il faut embraser le calme
Puisqu’en une seconde s’écrasent les craintes d’un avenir crade mais je rêve et chaque jour de ce rêve je me gave
Mais il faut embraser, embraser le calme, il faut embraser le calme
2/
Vite vite j’arrive sur le beat au nom de ma clique clique
Les vides me navrent les vifs débats ne se résument plus qu’en sticks sticks
Qui se fument qui se coincent dans des portières de pseudo grosses caisses
Dans les quartiers pourris mais aussi là où les roses naissent
Petit papillon a du mal à prendre son envol
Habitué à jouer du papillon depuis son entrée à l’école
C’est là que les choses se décalent, comme à Teken
Subit les fatalités de la vie, te retrouve dans le coma là où t’es « ken »
Là où la route est mienne, la coupe est pleine
Je ponds sévère, je bosse sévère, garde l’œil ouvert
Lequel je sais pas exactement, à vrai dire des deux j’m’en fous mais
Voyez l’état de mon cœur intact, voyez vous-même
Du moins c’est ce que j’aimerais bien dire, bien prétendre
Mais comme plus d’un, fatigué par la lutte j’aimerais bien m’étendre
Mais c’est pas encore l’heure de l’or au bout de nos doigts
Dis-leur haut et fort qu’on ira jusqu’au bout de nos droits
Refrain x2
C’est con que ces caves n’aient pas une vision aussi large que les écrans pal/secam
Faut passer le cap, embraser le calme, embraser le calme, il faut embraser le calme
Puisqu’en une seconde s’écrasent les craintes d’un avenir crade mais je rêve et chaque jour de ce rêve je me gave
Mais il faut embraser, embraser le calme, il faut embraser le calme
C’est con que ces caves qui comptent leur part n’aient pas une vision aussi large que leurs comptes d’épargne
Etc.……
3/
Mais trop souvent pris de cours j’essaie de marquer l’écart
Demande à mes gars, comment le temps file et court
Les cartes, comment elles filent des coups
Les garces, comment elles filent les crews
Puisque ça tise pour se taper des ‘tasses
Et ça finit au trou
Ça se gâte et puis ça se guette
Omnibullés par leurs personnes comme par la taille de leur zguègue
C’est louche mais l’état actuel des choses s’aggrave
Chez vous ça rappe mais c’est rare et bien souvent ça s’égare
Le singe râle pendant que d’autres s’esclaffent
Une chose est sûre, sur du beat je ne serai jamais l’esclave
Ça clache et ça casse et franchement ça m’agace
Sans classe, les MC jouent au casse- cou
Les coups de gueule sont à la mode et pour moi ça casse tout
Tu me trouves peut-être casse couille
Mais rien à foutre je fracasse tout
Je rappelle que le fond la forme sont complémentaires
Qu’en délaissant l’un, c’est le rap qu’on enterre
Je rappelle que le fond la forme sont complémentaires
Qu’en délaissant l’un, c’est le rap qu’on enterre
C’est le rap qu’on enterre x3
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3. |
Ma Canne
03:31
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MA CANNE
Laissez passer le vétéran
Laissez passer donner par la persévérance
T’inquiète pas pour les batteries
Les battements de mon cœur sentent la grotte mais pas encore le tapis
Écoute papy qui fait de la résistance
Quand le son danse dans tes oreilles et s’éparpille
Apportez-moi ma canne
On veut m’enterrer
L’ambiance est macabre M.A.K
Assez d’errance par le passé
Arrosé d’essence les flows et les phases que j’ai embrasés
Ça crame et ça claque avec grande classe
C’est comme ça que le vétéran prend place
Pas encore sénile
Tu connais pas encore ses rimes
Pas encore ermite
T’attends que ça se termine
Moi je reste ferme
Laisse faire pendant qu’ils espèrent qu’à mon tour je rejoigne les termites
Apportez-moi ma canne que je leur montre
Que l’impro c’est ma carte et que dans leur monde
Tout est fichu, fiché, j’irai
Agir à la barbare ou de manière agile
Rire à leur barbe, pire prendre leur place
Appelle-moi M.A.K. aka l’organe
Rire à leur barbe, pire prendre leur place
REFRAIN x2
Apportez-moi ma canne
Que je leur botte le cul
Apportez-moi ma canne
Que je récupère mon dû
Apportez-moi ma canne
Le rap c’est ma came
Y’a pas photo quand c’est le mic qui m’acclame
Pas de pacemaker, pas encore impotent
Une pour mes beatmakers pour moi c’est important
Au bout d’une corde danse les corps
De ceux qui m’ont lâché
Quand j’ai cru perdre mon panache
J’ai failli tout gâcher
Il y a eu des prises de tête là où j’ai pris des rides
Et des prises de bec pour faire finir les beats
Il paraîtrait que la force vient du nombre
Mais même en solo je garde les dents longues
Les autres crews croupissent dans l’ombre et dans les bacs
Moi c’est M.A.K. je me téléporte comme Télémaque
Difficile de dire ce qui se passera d’ici là dixit la science de l’impro je balancerai plus que dix syllabes
Ca devient chaud
Pas de manie quand je manie le niveau grave
Tu sais qu’à travers ce texte je vise les sceptiques
Ma quête c’est de rester debout comme les Boston Celtics
REFRAIN x2
Apportez-moi ma canne
Que je leur botte le cul
Apportez-moi ma canne
Que je récupère mon dû
Apportez-moi ma canne
Le rap c’est ma came
Y’a pas photo quand c’est le mic (le DJ) qui m’acclame
Les gens restent bouche bée ou bègue
Quand j’alpague le mic comme un Ouzbek
Rêve de voyage
Mais pour beaucoup c’est la noyade
Faute de moyen
Appelle-moi le doyen
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4. |
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L’EPONGE
Comme une éponge tu absorbes tout
Chaque émotion creuse de vilains trous
Quand tout est clair pour toi tout est flou
Tout est foutu d’avance donc tout est trouble
Souvent c’est la cause de tous tes troubles
Normal tu es l’éponge qui absorbe tout
Tu n’arrives pas à dompter le doute
Donc tu crois t’être trompé de route
Si tu veux sauver le môme, le monde, alors bats-toi
Mais il ne faut pas que tu deviennes une passoire
Chaque trou est là pour porter une personne
Mais dis-moi, toi, qui va te porter ?
Refrain x2
Sur tes épaules pèse la misère du monde
Attirée de près par les mystères de l’ombre
Une braise c’est une flamme ou bien des cendres
Mais à tes yeux cela n’a plus aucun sens
À force de tirer sur la corde elle se craque
Ton sourire est apparent mais derrière lui se cache
Des fissures intérieures qui finissent en prises de catch
Étranglement puis étouffement quand tu es prise de spasmes
Souvent c’est la cause, tu rentres des heures et des heures
Tu rêves, tu restes chez toi pendant des heures et des heures
Les murs sont les témoins de tes murmures
La tête entre les mains quand ça devient dur dur
Tu es l’éponge, l’épaule sur lequel les gens s’appuient
Tu es l’éponge, l’épave qui sombre et se tapit
Dans un recoin la cause d’un trop plein d’empathie
Tu es l’éponge qui un matin a décidé de partir…
Refrain
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5. |
Combien
04:34
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6. |
Le Choix des Armes
03:14
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LE CHOIX DES ARMES
Parce qu’on n’a rien sans rien,
Sans rire ça en devient sérieux,
Combien de personnes par jour s’en font,
S’enferment dans un puits sans fond,
S’en vont, laissant un vide, pour leur semblable trop d’émotion,
Trop de pression dans les artères, c’est par terre que se retrouvent
Ceux qui ne sont pas parfaits.
Parmi tous ces gens, combien se relèvent ?
Parmi tous ces gens, qui sait qu’ils possèdent un glaive ?
Rien n’est acquis, l’esprit reste couleur kaki,
Les yeux s’écarquillent, quand la vie nous taquine,
Armées, désarmées les âmes sont condamnées,
De part et d’autre du monde,
Ca pue le raz de marée,
Le ras le bol est général,
Les bénévoles sont gérés mal,
C’est la course aux bénéfices qui fait toujours le plus mal,
Le plus de dégâts,
Le plus de débris,
Dans la course de la connerie humaine y’a pas de répit,
On bousille les repères, on bousille l’air pur,
Coups de tête dans l’oxygène qu’on respire,
Resté planté-là, alors que le temps tu l’as, le talent tu l’as, alors qu’attends-tu là ?
REFRAIN x2
[Depuis longtemps l’histoire nous le démontre,
Il suffit de voir au travers des décombres,
Souvent il faut qu’on noie nos larmes,
Il est temps de changer, j’en appelle au choix des armes.]
Obligé d’adopter, d’opter,
Pour une mentalité de combat,
De développer ses forces suite aux constats,
Amer est le goût, de la rage de vaincre,
Du coup, plus moyen de ravaler sa salive,
Plus moyen de feindre,
L’alcool laisse des traces, mais n’agit plus,
L e reste c’est pareil, la def’ monte, mais n’arrive plus,
A part les angoisses,
A proprement parler, ça sent le cramé,
La tête à l’envers, comme à l’endroit, il faut s’armer,
Serrer les poings, pour desserrer les écrous de l’étau,
La guerre c’est la vie, pour la gagner il faut se lever tôt,
Qu’elle soit personnelle, collective mais pas pour le très-haut,
L’important c’est de croire en ses idéaux.
Vu ce qui nous pend au nez,
Peu finiront au panthéon, étant donné
Tous ceux qui baissent leur pantalon, détalent
La peur au ventre redeviennent des têtards,
Oublient l’histoire et se rappellent que des détails
REFRAIN
Comme je suis un rat,
Je dois éviter le temps qui passe,
Qui agit comme la mort aux rats,
Mais elle ne m’aura pas,
Je dois faire briller mon aura,
Toujours présent à l’oral,
MAKYzard, un jour ou l’autre on les aura.
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7. |
Insomnie
06:54
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Insomnie
1/
Le constat est alarmant laissant la larme en
Équilibre coulé, on essaye de pour la retenir
Tenir le coup pour ne pas s’écrouler
Voir la nuit s’écourter
Impuissant face à ce manège, les visages changent prennent des airs dégoutés
Écouter son cœur qui bat
Quand le réveil est dû à la moiteur de ses draps
C’est le moteur de mon drame
Les yeux grands ouverts
Tel un touriste à Vancouver
A force de tourner dans mon lit, je dois prendre des somnifères
Frappé d’insomnie je passe par toutes les étapes du genre qui sommes-nous
Et encore c’est rien rien de comparable concernant celle qu’on se pose sur nos enfants ou l’achat d’un cartable ou alors ce sera un sac à dos
Pas évident de vivre avec vingt sacs à deux
Pas évident de dire allez viens on se casse à deux
Voilà pourquoi dans ma tête c’est le remue-ménage
Je dors plus à la vue d’un ménage qu’il faudrait construire
Chaque nuit je conspire contre ce sale état
Voilà pourquoi le lendemain je suis dans un sale état
Ref / x 2
Insomnie, insomnie chaque fois que je dors je sais que tu m’envies (tu m’envies)
Insomnie insomnie au fur et à mesure tu me bousilles (tu me bousilles)
Bref pour un somme sur toi j’sais que peux pas compter, donc t’es mon ennemie
Insomnie
2/
Mais l’obscurité se prolonge
Donne naissance à d’obscures idées qui me rongent
L’esprit la nuit le corps le matin vu que c’est lui qui encaisse
Et le manque de sommeil devient une faiblesse
Faible laisse ton verre à portée de main laisse pas la nuit pompée ton joint
Baisse le rythme la cadence avant que ca devienne infernal
Car le choc risque de faire mal
Mais trop tard j’ai passé le cap du thé
Fumé les joints sur le tas puisque la dose a quadruplé
C’est peut-être ça qui fait que quand je te kiffe j’ai des spasmes
Deux heures du mat passé indique mon alarme
Et toi tu me demandes de rester là de tenir le coup
Facile à dire quand ta tête à toi est sur le coussin cous’
Pendant que moi je deviens fou
Une seconde met-toi à ma place, là ça te glace le sang, content que tu es de dormir comme un enfant
Ref / x 2
Insomnie, insomnie chaque fois que je dors je sais que tu m’envies (tu m’envies)
Insomnie insomnie au fur et à mesure tu me bousilles (tu me bousilles)
Bref pour un somme sur toi j’sais que peux pas compter, donc t’es mon ennemie
Insomnie
3/
Mais là c’est bon je pète les plombs ma tête en ébullition en train de se taper, des clips des flashbacks incessants
Un de ces soirs si ça continue comme ça on va me retrouver les poignets en sang
Froide est la lame, froid est le fond mon âme
Même si fort comme un homme brave j’essaye de rester debout
Coincé dans ce trou je loue le ciel que c’est passager
Car des fois j’arrive à dormir mais c’est pas ça, j’ai
L’impression que tout se bouscule
Un aimant collé à une boussole
Et moi qui bout seul
Mon salon est trop petit
Ma sale langue est trop speed
Trop tendu donc trop de stick
Passe par ma bouche
Pilote automatique passe par la douche, parle à mes murs
Mais pas par la bouche
[Car saoul, sous la lune j’attends qu’à l’obscurité de la nuit apparaisse enfin la clarté du lendemain
Du moins je l’espère, laisse faire, le temps lui-même expert
Car de cette nuit, j’ai envie de m’extraire] x3
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8. |
Sans-Papiers
03:51
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MAKYzard Brussel, Belgium
MAKYzard est une rencontre improbable où se croisent des influences hip-hop teintées de flamenco, de latin-jazz et de rock,
et des mélanges plus inattendus, entre textes, samples, improvisations et musique acoustique.
Leur premier l’album "Embraser le Calme" est sorti fin avril 2012.
© photo : Benjamin Poupel
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